Quand mes premières tomates maison vont-elles attérir dans mon assiette? J’achète gros ou je plante petit? Patience, patience! Au jardin, « rapide » signifie 1 mois mini entre la plantation et la récolte, en général plutôt 2 mois. C’est long? Meuh non! Prenons le temps de cultiver aussi un brin de sérénité en observant la nature. Croyez-moi, ça fait du bien aussi.

BASILIC? CORIANDRE, ANETH ET PERSIL : c’est tout de suite qu’on se régale?
Si on veut, pour une fois. A condition d’acheter des bons plants au marché, et pas chez le marchand de légumes des pots blèmes car super forcés en serre. Ceux-là mourront au premier d’oubli d’arrosage. Et ils coûtent 5-6 € le plant contre 1€ celui en forme du maraîcher. Mais c’est comme vous voulez!
La bonne idée, c’est de récolter les feuilles, puis de transplanter chaque petit plant (il y en a plusieurs dans le pot) dans un trou gros comme le poing et rempli de compost, tous les 20-30 cm. On douche à bloc (le sol doit être en bouillasse) et c’est parti pour tout l’été. Jusqu’en mai prochain pour le persil.
TOMATESÂ Acheter les bons plants
En ce moment, les jardineries osent proposer des plants de tomates cerise avec tomates dessus à 6-8€. Pucerons compris. Si, si! Ma copine Béa qui commence à jardiner à Boulogne (92) s’en est acheté un qui va maintenant mourir en moins de temps qu’il a fallu pour le planter.
10 mètres plus loin, le plant de tomate en forme coûte 0.30-0.50€. Voire rien du tout chez le voisin débordé avec ses 250 plants élevés maison dans un délire de curiosité.
La semaine dernière au café de la gare de Chenu (Sarthe) c’est comme ça que j’ai récupéré Miel du Mexique, une grosse cerise d’août, une noire et une rayée dont le gars avait perdu le nom (il y avait aussi un nouveau punch rose assez explosif au bar !) mais il a juré, ce sont des délicieuses. Car, pas de blague, n’allez pas acheter des plants marqués F1; genre « Coeur de boeuf F1 », car ça c’est une arnaque. Entendez qualité cantine. Et on jardine pour cultiver nos papilles gastronomiques.
Petit rappel, au hit parade des tomates qui n’attrapent pas le mildiou (la calamité des étés pluvieux ) Coeur de boeuf, rose, jaune, rouge, comme il vous plaira, Black Prince et Noire de Crimée pour le noir, Green Zebra et Toujours Verte pour le vert, Kaki coing pour l’orange (ensoleillé, ailleurs je sais pas trop, mais c’est peut-être la meilleure!), Rose de Berne, Grégori Altaï et pour ceux qui craignent pas le mildiou Brandywine. Enfin pour le rouge, Bloody Butcher, début juillet, Géante de Berao fin juillet, Coeur de boeuf et Cornue des Andes pour le mois d’août.
Vous avez bien lu! juillet, août. De 2 mois à 3 mois entre la plantation et la récolte. C’est comme ça. Et on plante au large! 70 cm entre les plants, une grosse poignée de compost au fond de chaque trou, le piquet enfoncé dans le trou, puis la tomate plantée jusqu’au ras des premières feuilles. Là -dessus, 10 l d’eau par plant en 3 passages (si, si, c’est votre assurance vacances, car après on n’y revient qu’une fois par mois!) puis paillage au gazon vif. Combien de plants? 5 par convive.
COURGETTE tendre, ferme ou les deux?
Le bon plant a la feuille large et décidée, l’air bien dru. Ni bouton, ni fleur, c’est trop tard pour la plantation. Comptez 1 m2 par plant. Sauf avec la Longue de Nice, ferme et la Blanche de Virginie, tendre : 5 m2, « coureuses » comme on dit.
A noter: le plant ne donne pas plus vite que le semis, donc il est encore temps de semer et de s’offrir le meilleur du gourmet : Par exemple ma trouvaille 2015 la tendre et incroyablement savoureuse Romanesco de Grelin-grelinette, un as des bons légumes italiens. Ses grandes fleurs lui permettent d’être visitées par plein d’insectes si jamais les abeilles manquent, ce qui ruine souvent la récolte des variétés plus fugitives ces dernières années, et ce n’est pas fini tant que les lobbyistes des insecticides tiennent les ministres de l’agriculture, hélas. Ronde de Nice, Verte petite d’Alger sont au aussi très bonnes. On sème ou on plante au milieu d’un trou de 20 cm de côté et rempli de compost.
Chez moi, les courgettes paillées avec 10 cm de gazon ne sont arrosées qu’une fois par semaine (10l/plant). Premières récoltes: fin juin.
CONCOMBRE, parfois amer, attention
Pour l’avoir doux et croquant garanti : soit le LOng de Chine, très content palissé sur un treillis, soit le petit rond Lemon, jaune et adoré des mômes. Pour le mode d’emploi et la récolte: comme les courgettes.
HARICOTS : on sème, on ne (se) plante pas!
Oui, on les trouve en barquettes de plants partout. Mais ces gros frileux-capricieux réussissent bien mieux semés dans la terre tiède, à raison d’un grain tous les 10 cm (le haricot donne davantage semé radin que serré). Et comme ça on a l’embarras du choix des meilleurs: Pongo, Annelino di Trente (Grelin-grelinette), Talisman (Caillard), Gourmandel, Délinel (Vilmorin), voilà pour les nains prolifiques. (5 m pour 2 c’est bien, semis à renouveler tous les 3 semaines jusqu’au 14 juillet pour en récolter non stop jusqu’aux gelées).
Pour les grimpants (avec 5 m on fait des conserves!): Signorina de la campagna (Grelin-grelinette) ou A cosses violettes (Germinance, Biau Germe). Les meilleurs.
LAITUES : on vote pour la feuille de chêne
et pour une fois, une américaine: Red Salad Bowl, mais il y a aussi Cocarde et Radichetta. (Biau Germe, Boîte à graines, Germinance). On en sème 5 m direct sans ajouter de compost, dans un sillon. On arrose bien, et c’est parti. Semis à renouveler tous les mois car ces laitues sont à récolter durant un mois feuille à feuille.
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